LA FORCE MAJEURE 133 plus de capitaux dans l’industrie nationale qui ne se développait que grâce à un tarif douanier des plus protectionnistes. Le retrait de ces capitaux étrangers a bouleversé, jusque dans ses bases, le système bancaire yougoslave et plus particulièrement les banques de Zagreb. Et lorsque les titulaires des dépôts yougoslaves s’en aperçurent, ils se précipitèrent aux guichets, demandant le paiement de leurs dépôts. Les banques dont les caisses étaient vidées par des placements inconsidérés ne purent naturellement pas résister à cette ruée. De l’automne 1931 jusquà la fin de 1932, les plus puissantes banques de Zagreb furent complètement paralysées, ce qui entraîna une crise sans issue et la chute de nombreuses entreprises commerciales et industrielles dans tout le pays. La démocratie yougoslave, jusqu’en 1928, a fait montre d’une incompréhension frappante des questions économiques et sociales : faire de la politique ne signifiait nullement, pour la plupart des démocrates yougoslaves, s’employer à résoudre certaines questions économiques et sociales, mais vivre largement en trafiquant de son influence politique. Le régime autoritaire a montré beaucoup plus de souci et de compréhension pour les problèmes nationaux d’ordre économique et social, et, déjà en 1929, il a procédé à l’organisation d’une banque agraire qui avait pour tâche de sauver le paysan endetté des griffes des usuriers de la ville et du village, de véritables pieuvres qui lui prêtaient en lui faisant payer y