134 CRUCIFIÉS AU CARREFOUR un intérêt de 40 à 80 %. Ensuite, afin de faciliter le placement des produits yougoslaves sur les marchés étrangers, le régime autoritaire créa deux organismes : d’abord 1’« Office pour le développement du commerce extérieur », et ensuite, « La Société privilégiée pour l’exportation des céréales ». Lorsque les prix des blés sur les marchés mondiaux se siont effondrés, le régime autoritaire alla jusqu’à faire l’expérience du monopole de l’exportation des céréales : chargeant considérablement son budget, l’Etat garanti aux paysans un prix supérieur aux prix mondiaux. En pleine crise économique mondiale, de 1932 à 1933, le régime autoritaire a pris une série d’autres mesures législatives pour protéger le paysan trop affaibli économiquement. Si, malgré les efforts héroïques faits en ce sens, de meilleurs résultats n’ont pas pu être obtenus, c’est parce que la puissance financière de l’Etat n’était pas suffisamment grande; c’est que certains organes qui devaient réaliser ces mesures manquaient soit d’expérience, soit d’intelligence, soit d’intégrité morale : la bureaucratie chargée de réaliser ces mesures est le champion des tendances parasitaires de la bourgeoisie yougoslave — Svétozar Marko-vitch, le fondateur et l’idéologue du radicalisme serbe, avait, il y a 60 ans déjà, attiré l’attention sur la bureaucratie comme sur la plus grande plaie nationale ! — il n’est donc pas étonnant que les mesures en faveur du paysan se soient souvent transformées en bénéfices éhontés pour les bureaucrates et pour