166 LA THÉORIE DU PARTAGE commencent à s’en rendre parfaitement compte. D’ailleurs, tous les Slaves du nord de l’Autriche sont catholiques ou uniates. Les Slaves orthodoxes qui attirent plus particulièrement la Sainte Russie sont derrière une zone catholique et une zone magyare. Ils ne constituent qu’une frange, mince et sur bien des points interrompue, tout au sud des États habsbourgeois. Il est vrai que la plupart des Russes du parti asiatique ne veulent pas entendre parler de l’Au-triclie-llongrie. Mais cela ne veut point dire qu’ils se désintéressent de ce qui se passe sur le moyen Danube, à la frontière russe du sud-ouest. Cela signifie, simplement, qu’ils tiennent à ce qu’une « question d’Autriche » ne soit pas posée pendant qu’ils sont occupés en Asie. Ils veulent qu’on garde le silence sur l’Autriche parce qu’ils désirent qu’aucun changement de nature à rappeler la Russie à l’ouest ne se produise en Europe centrale. Ils ne veulent pas avoir l’air de méconnaître, même en parole, le principe de non-intervention; mais ils n’en veillent pas moins. Bien plus, le Hohenzollern ne leur apparaît plus comme un ami sur. En effet, en Extrême-Orient, l’Allemagne a traité, en 1900, avec l’Angleterre (1). Il est vrai qu elle s’est hâtée de manquer aux engagements qu’elle venait de (1) Pour l’accord anglo-allemand notifié aux puissances, le 1er octobre 1900, voir Revue polit'que et parlementaire, janvier 1901, op. cit.