212 LA PÉNINSULE DES BALKANS prospérer et grandir dans les vallées et les plaines. Or, cette péninsule, où une nation ne peut guère périr une fois qu’elle s’y est fixée, a été, à travers les siècles, le réceptacle de races nombreuses. Des empires s’y sont succédé ou combattus — tous encore vivants, chacun dans le souvenir d’une partie de la population, qui rêve de le restaurer. Recherchons quels éléments humains se sont ainsi peu à peu juxtaposés de la Save au Bosphore et au Pinde, et passons en revue les empires qui les ont successivement encadrés. Nous pourrons alors, mais alors seulement, déterminer les aspirations et les tendances des différents groupements actuels. Il est malheureusement impossible de dessiner une carte ethnographique sérieuse de la péninsule balkanique, et même de dresser une statistique approximative de ses différentes nations slaves et non slaves. — En effet, tous les chiffres et toutes les données qui nous sont fournis sont contradictoires. Ces régions sont encore mal étudiées et les champions ennemis des nations en conflit ont tout embrouillé. 11 arrive môme que des méthodes différentes donnent des résultats opposés : Le gouvernement d’une grande puissance envoya en Macédoine... une commission de trois professeurs. Le premier mesura les crânes des habitants, le second copia les inscriptions des vieilles pierres, le troisième recueillit un vocabulaire de la langue du pays. Il arriva que l’an-