36 LA THÉORIE DE LA DISLOCATION du dix-huitième siècle, on a vu des empereurs habsbourgeois tenter périodiquement, avec l aide de ministres surtout allemands, d’unifier leurs royaumes et provinces, d’en fondre les éléments, et de créer une monarchie unitaire et centralisée — comme nos rois ont fait la France; comme les tsars, après avoir rassemblé la terre russe, en pétrissent les éléments. Les Habsbourg ont voulu étendre partout et, en fin de compte, laisser seul agir et exister le mécanisme compliqué et dévastateur d’une bureaucratie centralisée. Le signe extérieur des progrès de la centralisation, ce sont les progrès officiels de la langue allemande, choisie pour supplanter les autres : Rien ne fut négligé pour réduire la Bohême et la Hongrie, au rang de simples provinces, écrit M. Louis Léger (1) en racontant le règne de Joseph II (2). L’em-pereurprétendait germaniserà tout prix les deux royaumes el les gouverner en tyran libéral... L’ensemble des populations autrichiennes fut divisé en treize gouvernements subdivisés en cercles ayant chacun à sa tête un capitaine. Et le même historien nous montre, toute pareille, la période de réaction du ministère Bach (3) : Les différentes provinces de la monarchie furent divisées en cercles, dont les chefs étaient nommés par le (1) Histoire