LA THÉORIE DE LA DISLOCATION 41 triche-Hongrie. Quelles racines a dans ses États actuels celte dynastie ambulante, dont les domaines étaient jadis en Suisse, en Alsace et en Souabe; dont la domination s’est étendue sur les Pays-Bas, sur l’Allemagne et sur l’Italie; dont les ambitions ont aujourd’hui pour objet la péninsule balkanique? Pas un de ses États actuels ne lui a appartenu dès son origine. Elle n’a plus aucun de ses domaines anciens. Elle passe et glisse sur les peuples sans s’unir à eux et sans les incorporer à elle. Son prestige s’est évanoui quand la couronne du Saint-Empire lui a échappé. Bien ne peut lui donner le pouvoir surnaturel qui lui serait nécessaire pour infuser une vie factice à un État composé de fragments et de miettes. Le faisceau étrange de ses sceptres se délie. Elle va les perdre. Et ceux dont je cherche à exposer la théorie croient entendre des craquements sinistres, avant-coureurs des grandes catastrophes, quand arrive la nouvelle de quelque violente et confuse séance d’obstruction, de troubles dans la rue, ou de difficultés quelconques en Autriche-Hongrie — pays des difficultés fréquentes. On en vient à dire que les Etats et les nations d’Autriche-Hongrie ne restent groupés que pour ne pas désespérer leur souverain aimé. Après lui c’est la fin. Nous assistons à YHabsburgdàmme-rung.