LES NATIONS C H UÉTI EN NES DES BALKANS 243 dont on peut indifféremment soutenir qu’elle est serbe ou bulgare. La Serbie, vaincue à Slivnitza, dut renoncer à toute expansion vers l’est. En même temps, elle voyaitles Autrichiens s’installer à poste fixe à Sarajévo et à Mostar. Elle comprenait qu’une expansion vers l’ouest devenait désormais aussi absolument impossible qu’une expansion vers le nord — du côté des Serbes de Hongrie. Elle voua une haine implacable aux Croates qu elle accusait d’être les avant-coureurs de l’Autriche et les instruments de la « servitude bosniaque ». Elle était comme prise dans un étau. Elle s’affola. Les imaginations se détraquèrent. Elle éleva sur les pays qui s’étendent entre sa frontière méridionale et l’Archipel des prétentions désespérées. Elle ne réclama pas seulement, pour le jour du partage de l’empire ottoman, la région serbe de Vieille Serbie, qui, solidement occupée, fermerait à l’Autriche la sortie du sandjak de Novibazar. Elle ne se contenta même pas — en esprit — de la région d’Uskub, litigieuse entre elle et les Bulgares. Elle voulut Salonique. Là seulement elle pouvait encore espérer atteindre la mer et commercer librement de ses cochons et de ses prunes. Depuis 1885, et surtout depuis 1889, date de 1 abdication du roi Milan, les Serbes et les Bulgares se disputent — sur le papier, bien entendu —