DE L'AUTRICHE-HONGRIE 131 alors rendu possible aux Autrichiens l’invasion de la puzta. Sans les Russes de Nicolas Ier, les armées de la dictature hongroise auraient probablement été victorieuses. L’alliance allemande était une précieuse garantie contre les Slaves du dedans et du dehors, contre les nationes subjectæ et contre le tsar abhorré. M. de Bismarck a bien compris tout le parti qu’il pouvait tirer d’une entente avec la Hongrie. 11 a résumé de la façon suivante la politique qu’il suggérait aux Magyars : « Si les considérations d’une politique réfléchie avaient toujours le dernier mot en Hongrie, ce peuple brave et indépendant, comprendrait qu’il n’est en quelque sorte qu’une île au milieu de la vaste mer des populations slaves et que, étant donnée son infériorité numérique, il ne peut garantir sa sécurité qu’en s’appuyant sur l’élément allemand en Autriche et en Allemagne (1). » Guillaume II, sur ce point comme sur tant d’autres, a suivi la politique bismarckienne en lui donnant une allure plus brillamment téméraire. Je cite sans commentaire le discours qu’il a eu l’audace de prononcer à Budapest en septembre 1897, en présence de François-Joseph : C’est avec un sentiment de profonde reconnaissance que j’accepte le souhait de bienvenue de Votre Majestéi (1) Souvenirs, t. ÎI, p. 277t