LA THÉORIE DE LA DISLOCATION 75 clergé catholique (1) ; l’armée (2), dont nous voyons actuellement les chefs en lutte avec la minorité parlementaire de Budapest. Il ne faut point se représenter le Habsbourg comme un tyran qui n’impose sa domination qu’au moyen d’un mécanisme puissant, et qui, ce mécanisme une fois brisé par l’effort de peuples opprimés, n’aurait plus qu’à disparaître. Je me suis attaché à montrer que la dynastie habsbourgeoise est la dynastie légale et commune de plusieurs États et nations; qu’elle est la puissante clef de voûte d’une Autriche-Hongrie nécessaire à presque tous ceux qui y vivent; qu’elle peut compter sur des forces immanentes, organiques. J’ajoute qu’on trouve, vivace chez une foule d’Austro-Hongrois, non pas seulement le dévoue- (1) Les catholiques sont en Autriche-Hongrie (Bosnie, Herzé-govie comprise) 30,900,000, soit 65,6 pour 100 — dont en Autriche 20,750,000, soit 79 pour 100; ou, sans la Galicie, la Bu-kovineet la Dalmatie, 16,700,000 sur une population de 17,440,000, soit 94,T7 pour 100 — proportion dont nous verrons bientôt l’importance. Les Grecs unis sont 4,950,000 (10,5 pour 100). Les orthodoxes 4,140,007 (8,8 pour 100). Les protestants 4,280,000 (9,1 pour 100) — dont 3,800,000 dans le seul royaume de Hongrie et seulement 1,8 pour 100 en Autriche. Les israélites 2,200,000 (5,7 pour 100). (2) Je ne cherche pas à indiquer quelle est la valeur de cette armée. Je ne puis en parler après avoir vu simplement des régiments défiler. En général, les officiers français qui ont été chargés de mission en Autriche, ou qui y ont séjourné pour apprendre l’allemand, en reviennent avec des sentiments d'estime, de sympathie et, pour certaines armes, d’admiration.