II PR KFACE dont il n’a peut-être su réaliser aucun. C’est à notre tour, avec 1111 esprit plus précis, et des méthodes plus pratiques, à l’aide de l’arbitrage par exemple, de travailler au rapprochement des peuples et à l’avènement de la paix entre les États. Nous pouvons préparer de loin, dans leur intérêt mutuel, une fédération des peuples européens, et ébaucher une Europe, en face de l’Amérique et des mondes nouveaux d’Orient ou d’Occident. Tout en poursuivant ces grands et légitimes songes, il convient de ne pas perdre le sens des réalités, de nous mettre en garde contre les espérances chimériques, mères des déceptions. L’idéal ne doit pas nous voiler le réel. Or, le monde contemporain n’est pas encore le monde de la paix; la seule paix qu’il connaisse est la paix armée, d’où, malgré toutes nos justes répugnances, peut surgir inopinément la guerre. Les États et les peuples, loin d’avoir abdiqué toutes leurs ambitions anciennes, en ont conçu de nouvelles et de plus vastes. L’àge présent est l’àge des impérialismes envahisseurs; impérialisme des monarchies et impérialisme des démocraties, à leur tour assoiffées de domination; impérialismes maritimes et impérialismes continentaux, qui débordent de tous côtés sur les océans et sur les terres lointaines. A chaque État, à chaque nation, ses limites traditionnelles et