DE L’AUT RI C HE-H ONGRIE 155 leurs associés — ne se font pas scrupule de chasser sur le terrain réservé des Austro-Hongrois. L’Autriche-Hongrie pourrait — le jour où elle serait en mesure de rembourser les capitaux allemands qui lui ont été prêtés — barrer le Drang allemand sans crainte de se nuire économiquement. C’est même là pour elle le seul moyen d’arriver à son affranchissement matériel. En résumé l’Autriche-Hongrie a de moins en moins de raisons pour rester l’alliée de l’empire allemand, et des causes, chaque jour plus agissantes, tendent à séparer les deux puissances. Il est inutile de connaître tous les secrets de la diplomatie viennoise — et elle en a beaucoup — pour savoir que le Habsbourg ne s’est pas décidé à renouveler la triple alliance sans faire de difficultés et sans imposer des conditions. Mais le jour — dont quelques-uns croient déjà voir poindre l’aube — où il ne sera plus entraîné parla vitesse acquise, où il souhaitera enfin sérieusement et fermement se faire une existence indépendante et nouvelle, ce jour-là, l’Autriche-IIon-grie sera en péril. Elle aura à redouter un danger allemand actuel et pressant. Elle bouleversera, en effet, toute la politique traditionnelle de l’Allemagne. Elle prétendra vivre