L’AUTÏUCHE-HONGRIE ET L’EDROPE 179 deux parties — capitalistes français et gouvernement russe, — cherchent librement leur intérêt : un effet diplomatique n’est produit qu’incidemment. L’Autriche-Hongrie est encore, après la Russie et l’Espagne, le principal débiteur européen de la France. Mais nous avons vu que des capitaux allemands avaient été, depuis la formation de la triple alliance, substitués à des capitaux français. Or, une belle occasion s’offre de tirer parti de nos difficultés intérieures. Les capitalistes français recherchent de plus en plus les placements extérieurs. La formidable somme de 30 milliards de francs à laquelle a été évaluée, à la suite de l’enquête ordonnée par le quai d’Orsay, la fortune française à l’étranger, tend à augmenter. Déjà le déversoir russe ne nous suffit plus. On s’occupe à la Bourse de Paris de vastes opérations sur fonds ottomans et sur fonds italiens. Nous allons peut-être fournir une partie du capital nécessaire à l’entreprise aléatoire de Bagdad, sans nous inquiéter de savoir si nous y avons intérêt et si nous ne collaborons pas à une œuvre purement allemande et antirusse (1). — Il serait préférable de fournir à 1 Autriche-IIongrie l’occasion de se libérer économiquement. (1) Voir : Influence de l’expansion asiatique sur leî poli-■tiques russe et allemande : Transsibérien et chemin de fer de Bagdad {op. cit.), et surtout : /’intérêt français en Asie occidentale : le chemin de fer de Bagdad et V alliance franco-russe (op. cit.).