L’AUTRICHE-HONGRIE ET L’EUROPE 193 magne, ou mieux de la Prusse, est une histoire de ténacité, de patience et de sacrifice de soi-même en vue de la préparation à la guerre. L’État qui, au dix-huitième siècle, avec une population de moins de 2,500,000 âmes, maintint sous les armes 80,000 hommes, ne renoncera pas à ses projets d’expansion maritime à cause d’embarras financiers. » — Les Anglais sont décidément sur leurs gardes. L’empire allemand et ses chefs sont résolus à fortifier la base continentale (I), à l’élargir (2), et à l’utiliser pour trafiquer et agir sur et par delà les mers. Voilà pourquoi on voit le public anglais de plus en plus préoccupé des questions d’Autriche-Hon-grie et de plus en plus désireux de renouer ou de nouer des relations amicales, soit avec le Habsbourg (3), soit avec tel ou tel de ses peuples (4) : (1) Nouveaux tarifs douaniers. —Tentative de germanisation des Alsaciens-Lorrains, des Polonais, des Danois du Schleswig. (2) Drang nach Osten. (3) Voir, par exemple, le très curieux article publié par sir Horace Rumbold, peu de temps après avoir cessé d’occuper son poste d’ambassadeur à Vienne : .4// english tribute to the emperor Francis-Joseph, dans la National Review, novembre 1902. (4) Voir, par exemple, pour les Hongrois : A British tribute to Hun gary, dans la National Review, février 1902. — Pour les Tchèques, j’ai déjà signalé les articles de revue de \1. Karel Kramar et du comte François Liitzow. Je signale également les livres en anglais du comte Lützow. Bohemia, an historical sketch (Chapmann and Hall, 1896). The Story of Prag (Dent, 1902). The labirinth of the world and paradise of the heart, traduction de l’œuvre de Komensky (Swan Sonnenschein, 1902). 13