ET DE VIEILLE SERBIE 311 IV Le comte Lamsdorf arriva à Vienne le 29 décembre 1902, persuadé qu’il avait accompli avec un plein succès la première partie de son œuvre et que l’incendie était définitivement limité à la Turquie d’Europe. L’événement n’a pas, jusqu’ici, trompé ses prévisions. Il lui restait à tomber d’accord avec l’Autriche sur un projet pratique de réformes « sérieuses et efficaces » . Déjà, dès le mois de mai 1902, le comte Golu-chowski, parlant aux délégations réunies à Budapest, avait reconnu la nécessité de réformes en Turquie d’Europe : ... Au cours de l’année précédente, avait-il dit, rien n’a changé en mieux et les menées toujours croissantes des comités révolutionnaires trouvent du côté turc une situation administrative toujours défectueuse au plus haut degré, deux faits pouvant provoquer à chaque moment des conséquences fâcheuses... Tous nos efforts pour empêcher dans ces contrées des excès pouvant troubler la paix ont pour condition que la Turquie prenne des mesures... La Turquie ne peut garder l’intégrité de son territoire qu’à la condition que, d’un côté, les organes turcs ne dépassent pas dans le cas de répression les mesures nécessaires au maintien de l’ordre; de l’autre, que la Turquie introduise des réformes administratives.