DE I/AUTRICHE-HOJSGRIE 119 longtemps déjà, les seuls qui puissent disposer d’un personnel politique capable d’assumer la responsabilité des affaires de l’État. Pour démontrer la nécessité persistante d’une prépondérance germanique, on est obligé de prétendre que l’Autriche ne serait plus solide le jour où les nations et les pays qui la composent ne seraient plus assemblés et maintenus par un réseau aux mailles partout semblables, aux fils partout de même couleur. — L’hégémonie allemande est menacée. Mais les Allemands d’Autriche n’ont guère à craindre d’être opprimés à leur tour. Les fédéralistes demandent la liberté pour tous. Je sais bien qu’on peut établir que certaines de leurs revendications dérogent au principe, qu’ils invoquent pourtant, de l’égalité entre nations. Les Tchèques, par exemple, refusent d’entendre parler du système transactionnel accepté par les Allemands (1) : séparer le royaume en trois territoires (1) Consulter : la Question (les langues et la Question de nationalités en Autriche sous le ministère Taaffe (1879-1888) par M. J. Preux (Pichon, 1888). — Voir la brochure, en français, Tchèques et Allemands (Paris, Welter, 1898), publiée par M. Hugo Schuchardï, correspondant étranger de l’institut de France, processeur de langues romanes à l’Université de Gratz. — Voir surtout l’article (le Conflit germano-tchèque, dans Annales des sciences politiques, janvier 1899) dans lequel M. H. Gaidoz, directeur de l’École des Hautes Etudes, professeur à l’Ecole libre des sciences politiques, critique à la fois, en savant impartial, la théorie allemande et la théorie tchèque. — J’ai entendu discuter à fond cette question de langues par Rieger et son gendre M. Braf, pro-