LA THÉORIE DE LA DISLOCATION 53 quelques mois un grand effort national. Mais, dans toutes les manifestations publiques, les Roumains se sont adressés, non à leurs frères du royaume, mais bien au Habsbourg, qu’ils s’obstinent à considérer comme l’empereur absolu de toute la monarchie, et non comme le roi constitutionnel de Hongrie. A ce point de vue, ce sont des Schwarz-rjclb (l) renforcés. Le danger roumain n’existe guère. Le danger italien est lui-même bien petit. D’abord les Italiens sont moins d’un million. Ensuite 380,000 d’entre eux seulement peuvent être de vrais séparatistes : ce sont ceux qui habitent le Trentin, petit territoire qui, perdu sur le versant méridional des Alpes, ne joue aucun rôle essentiel au point de vue austro-hongrois. Les Italiens de Fiume sont dans la main des Magyars, qui, pour les broyer, n’auraient qu’à ne plus les protéger contre les Croates. En Dalmatie, les Slaves sont tout; dans les provinces du littoral ils sont en majorité. A Trieste, on sait bien que la ville n’est prospère que grâce à YHinlerland autrichien et que l’annexion à l’Italie serait la mort du port : “ Je suis représentant de la langue italienne et de 1 italianita, disait un député de Trieste : si je me (1) Scliwarzgelb, noir et jaune : ce sont les couleurs du Habsbourg. Ce terme sert à désigner ceux qui ont pour la dynastie un dévouement inébranlable.