188 LA THÉORIE DU PARTAGE détriment de l'agriculture, ou va-t-il défendre coûte que coûte son agriculture? Unsere Zukunft lieç/t auf dem Wasserl Mais cette fameuse phrase du Kaiser était-elle une prophétie sérieuse ou un sophisme sensationnel? L’avenir de l’Allemagne est-il réellement sur terre ou sur mer? Calchas ne s’effrayait pas en songeant à la constitution d’un nouveau Saint-Empire romain germanique s’avançant depuis Hambourg à travers le Bosphore et le long du chemin de fer de Bagdad, jusqu’à Kowet, futur port de guerre sur le golfe Persique. J’écrivais alors : Ce que n’arrive pas à démontrer Calchas, c’est l’impossibilité pour une grande Allemagne maîtresse de tous les territoiresde Rotterdam jusqu’aux bords du Tigre de faire une politique maritime. Contre un monstre aussi gigantesque, l’argument fondé sur l’exemple de la France au temps de Colbert ne vaut pas. Les visées sur Trieste, Salonique, Constantinople, Kowet et Anvers seraient — si jamais elles devenaient politiques en même temps qu’économiques — autrement redoutables pour l’Angleterre que l’expansion maritime immédiate de l’empire allemand actuel. Les faits montreront de plus en plus nettement à l’Angleterre que l’Allemagne est, en tout cas, l’adversaire inévitable (1). Calchas et ses compatriotes ont continué à étudier le formidable organisme allemand, ses ports, ses canaux, ses flottes de commerce et de (1) Annales des sciences politiques, op. cit., p. 156.