300 QUESTION DE MACÉDOINE forces. Le bruit a été répandu hors de Turquie qu’il serait agréable au Sultan de voir les musulmans des anciennes provinces turques annexées à de grandes puissances ou affranchies, émigrer, et venir s’établir sur le territoire de l’empire. Ceux qui ont obéi à ce désir du sultan sont les mohadjirs. Leurs hordes de toutes races ont été campées en Macédoine : de même, pendant les années qui ont précédé les « atrocités bulgares » , les Tcherkesses, mohadjirs venus de Russie, avaient été campés en Bulgarie à leur poste de massacre. Dès 1898, le général Saahéddin pacha, qui, d’après l’enquête anglaise, a organisé les massacres de Crète, fut envoyé en Macédoine. Selon M. Wé-dar (1), il eut pour mission : « 1° de fonder dans chaque ville des comités musulmans; 2“ de leur distribuer des armes; 3“ d’organiser le silence forcé hors de la Macédoine, de façon que la nouvelle des massacres soit connue très tard en Europe. » Dès le mois de mars 1902, le consul de France à Monastir signalait l’emploi en janvier, par les autorités turques, des bachi-bouzouks (2), — ces (1) Humanité nouvelle, op. cit., p. 6. (2) Livre jaune de 1902 sur les affaires de Macédoine, p. 3; M. Max Ghoublier, vice-consul de France à Monastir, à M. Delcassé, ministre des affaires étrangères « Monastir, le 4 mars 1902... Le 26 janvier, le vali de Monastir, averti que plusieurs chefs des comités s’étaient réunis à Ekchi-Sou, envoyait le capitaine Rifaat bey avec cent cavaliers pour se saisir des conspirateurs. Au lieu de