LA THÉORIE DE LA DISLOCATION 09 place réduite entre les Latins de Fiume et les Latins de Transylvanie, sous la protection desquels ils les placent. Je tiens à ne pas insister longuement sur cette idée que les Magyars ne sont dans les États de la couronne de Saint-Éticnne que 8,600,000 sur une population de 21,540,000 habitants. Ils seraient peut-être moins puissants le jour où ils ne pourraient plus prendre de point d’appui sur des nations de Cisleithanie, — soit, comme aujourd'hui, sur les Allemands pour garder à deux les autres nationalités, soit, comme on peut aussi le concevoir, sur les Slaves pour que le slavisme ne dirige pas ses efforts contre eux. Enfin, que d’avantages perdraient les Hongrois à la rupture du pacte dualiste ! Je ne fais pas seulement allusion au compromis financier : il règle, suivant une proportion qui n’est sûrement pas désavantageuse pour la Hongrie, la contribution pécuniaire de la Hongrie et de l’Autriche aux dépenses communes. Je parle eu général. On compare quelquefois la monarchie dualiste du Habsbourg à un attelage. Le cheval autrichien n’est pas, comme on le dit trop souvent fourbu et mourant. Mais il se montre incapable de coordonner ses mouvements. Il a peu de défenses contre son compagnon et contre son impérial conducteur. Le cheval hongrois, au contraire, est vigoureux et énergique. Il a, à certains moments, l'allure indé-