196 LA THÉORIE DU PARTAGE ... Récemment (l), lisait-on dans le journal russe, la Revue il’Europe a publié un article de M. René Henry sons le titre : l'Italie, l’Autriche-Hongrie et L'Alliance franco-russe. L’idée fondamentale en est que la Double Alliance doit attirer à elle un membre nouveau : l’Au-triche-Hongrie... Nous avons, à plusieurs reprises, exprimé notre opinion sur l’essence de l’alliance franco-russe, qui exige que les contractants soient deux et pas plus. Par un emploi judicieux des forces alliées franco-russes et par une parfaite synergie de ces forces, les États alliés peuvent plus facilement et plus efficacement atteindre tous leurs buts principaux qu’en introduisant dans l’alliance de nouveaux participants, et, avec eux, de nouveaux intérêts et de nouveaux appétits. La diplomatie contemporaine recherche avec exagération les ententes aux dépens de la politique d’action. Des ententes, des ententes et encore des ententes, et, comme base essentielle de chacune, la conservation du stalu quo! Seulement cela! Oui seulement cela! Mais peut-on pendant des dizaines d’années conserver partout ce statu quo? En lui souffrent et luttent pourtant des hommes vivants!... L’idée fondamentale de ce passage est celle qui a été plus explicitement encore développée dans le même journal, sous la signature Alexis Paro-chine : L’alliance franco-russe ne peut être forte qu’à la condition de ne se composer que de la France et de la Russie____ Il est urgent de faire dans les relations des deux grandes nations la place qui est due à l’esprit créateur, à cet esprit qui existe à un si haut degré chez cha- (1) Janvier 1902.