236 LES NATIONS CHRÉTIENNES DES BALKANS ensanglantait les frères. Si les Serbes, les Bulgares et les Croates s’étaient fraternellement tendu la main, et si, appréciant à leui valeur les Grecs leurs voisins, ils avaient vécu en amis avec eux, d’autres chants retentiraient aujourd’hui du fier Olympe à la Drave. Chez les peuples aujourd’hui divisés par la haine de saines idées régneraient.. Hélas, c’est la haine qui a triomphé. Tous les peuples slaves en ont cruellement souffert : ils sont tous courbés sous le joug étranger. Stanko, convaincu que personne ne peut résister aux Turcs et que le seul moyen rie régner sur les chrétiens des Balkans est de passer dans le camp des conquérants, va trahir. A ses yeux, tout est permis pour conquérir la couronne des Balkans II cherche à entraîner sa fiancée Danitsa : Viens : !e trône d’or des Balkans nous attend Ià-]>as! Stanko y sera le premier après le Sultan ! Pour régner sur tous les Balkans, le crime n’est pas grand de se faire musulman : n’est-ce pas, ô reine des Balkans?... Jour et nuit, je languis pour cette couronne! Mon âme en est endolorie, mon cœur en est navré! Quelle destinée meilleure eu ce monde que d’être roi des chrétiens des Balkans! Sans doute , Stanko est le personnage antipathique de la pièce. Mais Danitsa, la pure héroïne monténégrine, tout en flétrissant les moyens que va employer Stanko, désire aussi ardemment que lui cette couronne des Balkans pour laquelle se combattaient les vieux empires slaves de la montagne : Notre couronne est tombée au champ de Kossovo!