LES NATIONS CHRÉTIENNES DES BALKANS 235 soixante-sept jours Antivari contre les Monténégrins : ... Que nos peuples se reposent et reprennent haleine. Que les journées joyeuses des travaux et des sciences succèdent aux jours d’épreuves ! Mais, si la lutte gigantesque et terrible venait à recommencer; si le brouillard de la guerre couvrait à nouveau nos plaines et nos montagnes; si, dans ce brouillard, éti ncelaient les éclairs de nos sabres, nous nous honorerions, après cela, comme des braves qui se respectent. L’àme virile et ambitieuse du prince Nicolas s’est loyalement reflétée en ses vers. L’idée d’unité serbe et de fraternité jougo-slave est l’idée-force, le mobile d’action et d’expansion de la principauté. Cette idée obsède tous les personnages du drame que le prince a intitulé l'Impératrice cles Balkans — impératrice qui n’est autre que sa ïchernagora, sa montagne noire, grandiose support du nid d’aigles de Cettigné. —Ivan bey, au quinzième siècle souverain de la Montagne noire et de Zêta, envoie une armée monténégrine commandée par son fils cadet Stanko au secours de Scander bey et de ses Albanais, qui luttent contre l’invasion turque. Au moment du départ, Ivan bey explique à Stanko pourquoi les Turcs ont pu triompher des chrétiens de la péninsule : La faute en est à l’orgueil des rois et des seigneurs, à leur so’f de gloire et de grandeur. Zvonimir, Siméon et notre Douchan, luttant pour la suprématie et la couronne creusaient l'un sous l’autre le trône. Le poignard