PRÉFACE XIII Par contre, il est vrai, les petits États d’Orient ne peuvent également demeurer indépendants que si, lout en gardant son existence propre, et ses provinces anciennes, l’Autriche-Hongrie ne sort pas de ses domaines séculaires pour chercher en Orient de nouvelles acquisitions de territoires. Que l’Europe se montre impuissante à rendre la paix et la sécurité à la Macédoine et aux provinces chrétiennes laissées à la Turquie, un jour pourrait bienvenir, où, poussée ou non par l’Allemagne, l’Autriche reprendrait sa marche vers les îlots bleus de la Mer Egée et mettrait les Bulgares et les Serbes, les Grecs et les Albanais d’accord en les évinçant également de la Macédoine, pour y apporter la paix autrichienne. De toute façon l’avenir des nations balkaniques nous apparait comme lié intimement à celui de 1 Aulriche-Hongrie. De toute façon aussi, que les fauteurs du pangermanisme démembrent l’empire des Habsbourg, qu’ils se contentent de le subordonner à la nouvelle Allemagne, ou que, pour le dédommager de ses pertes en Occident, ils le poussent vers l’Orient, vers la Macédoine et l’Albanie, les ambitions pangermaniques sont une menace pour l’indépendance et pour l’existence même des peuples balkaniques.