290 QUESTION DE MACÉDOINE doine sous le joug turc, n’exigea pas l’exécution des promesses solennellement consignées dans le traité de Berlin. Je ne note que pour mémoire la création, en I 896, quand l’opinion universelle finit par s’émou-voir au récit des massacres arméniens — des adjoints chrétiens aux valis. Ce ne sont — comme les conseillers provinciaux chrétiens — que des Evet effendim. Leur institution, si elle était sérieuse, n’indiquerait, d’ailleurs, qu’une tentative faite pour rendre la centralisation supportable. Or, il semble bien démontré par tout ce qui se passe aujourd’hui que la Bussie avait raison quand elle soutenait au cours du dix-neuvième siècle — et le plus souvent contre toutes les autres puissances (1) — que la décentralisation est nécessaire à la vie de l’empire turc comme à celle des ra'ïas On lit dans un document officiel russe, qui devait être présenté, en 1855, aux conférences de Vienne : Il y avait, sous l’ancien régime, des éléments constitutifs inhérents aux populations de l’empire ottoman que la conquête avait légitimés et respectés, et qui ont résisté à la tyrannie et à l’anarchie de cette époque. C’étaient l’organisation communale et les franchises accordées par les souverains ottomans aux populations et à leur Eglise soit par stipulation consentie, soit sous la forme d’un acte spontané des conquérants. Elles ont produit d’heureux (1) L’Autriche s’est pourtant, à plusieurs reprises, ralliée à l’opinion russe.