L’AUTRICHE-HOiNGRIE ET L’EUROPE 189 guerre. Ils se sont mieux rendu compte de ses fantastiques progrès maritimes. Ils savent sa tenace volonté de s’emparer de la mer (l). Ils ont été indignés par les projets de débarquement en Angleterre froidement exposés par les écrivains militaires allemands. Ils ont bondi en apprenant que Guillaume II avait dessiné et fait exposer dans la bibliothèque du Reichstag des diagrammes qui représentent les deux flottes de guerre anglaise et allemande et qui indiquent les augmentations nécessaires pour permettre à la flotte allemande de pouvoir se mesurer avec la flotte anglaise. Ils ont, après de sensationnelles conférences de sir Charles Beresford et de lord Selborne, décidé la création du Home fleei et du port de Saint-Magaret’s Hope : la mer du Nord n’est plus à la merci d’un hardi coup de main. Mais ce qui est autrement important, c’est que les Anglais voient maintenant que le Drang continental aboutit à des ports et que l’Allemagne veut se développer à la fois sur terre et sur l’eau. A mesure que l’Allemagne consolide dans le sud-est de l’Europe les positions qu’elle y a pacifiquement acquises, elle élargit en quelque sorte la base continentale indispensable à une action maritime sérieuse. Elle prétend faire mieux que l’Angleterre (1) Voir l'Allemagne vers l est et l’Allemagne sur mer, op. cit., passim.