112 LE DANGER ALLEMAND les pasteurs des jeunes communautés pangerma-niques sont, presque sans exception, des ministres de passage : non seulement ils sont nés clans l’empire allemand ; mais encore ils ne cherchent pas à se faire naturaliser autrichiens, et, au bout de quelques années, ils disparaissent et sont remplacés par d’autres étrangers. La YYartburg, journal du Los von Rom, sort des presses pangermaniques de Munich. Le conciliabule que tinrent, le 27 novembre 1898, des Allemands de Bohême et des Allemands de l’empire a une importance symbolique. Parmi eux se trouvait le surintendant Mayer, militant du Los von Rom, et un professeur H... qu’on croit être M. Hasse, chef pangermaniste de l’empire allemand. Ils se réunirent à Eger, ville prussophile de la frontière, la nuit, en secret, dans une chambre où Guillaume Ier avait couché en revenant des champs de bataille de Bohême. Ils décidèrent de commencer la campagne germano-protestante : « Nous avons, disait M. Eisenkolb, député au Reic/isfath, le sentiment que nous sommes à un tournant de l’histoire mondiale (1). » Le surintendant Mayer devait ajouter peu après : « Et alors, salut à toi, ó ma patrie allemande (2). » (1) Karel Kramar, dise, cit., p. 100, col. 1. (2) Ibid.