312 QUESTION DE MACÉDOINE D’après une lettre du marquis de Reverseaux (1), ambassadeur de la République française à Vienne, à M. Delcassé, ministre des affaires étrangères, l’initiative de la Russie causa à Vienne « un vrai soulagement » : Le peu de succès des premières démarches des ambassadeurs auprès de la Porte, l'efficacité des réformes promises par le Sultan, l’organisation des bandes insurrectionnelles, n’étaient pas de nature à rassurer les esprits. Une entente étroite entre l’Autriche et la Russie semblait le seul remède à une révolution et à ses conséquences. Mais elle apparaissait comme un rêve. Cette visite du comte Lamsdorf en fait une réalité et cause un vrai soulagement. Les conférences qui eurent lieu à Vienne entre le comte Lamsdorff et le comte Golucbowski « aboutirent à la fixation de principes généraux devant servir de base aux réformes projetées dans les trois vilayets turcs (2) » . Le programme commun » (3) établi à Vienne par les deux ministres autrichien et russe fut communiqué, au début de janvier, à M. Zinovief et au baron de Galice, ambassadeurs de Russie et d’Au-triche-Hongrieà Constantinople. Ils furent chargés, « après un examen des conditions locales, d’éla- (1) Livre jaune de 1902, p 58. (2) Messager officiel russe. — M. Delcassé était aussitôt mis au courant par une lettre du marquis de Reverseaux. (Livre jaune de 1902, pièce n° 51, p. 60.) (3) Messager officiel.