XX PRÉFACE combinaisons égoïstes des puissances, 011 la crainte de porter un coup irréparable à ce qui reste de l’Empire ottoman; elle a contre elle les rivalités et les haines nationales des peuples mêmes qui l’appellent de leur vœux. D’accord sur la formule d’émancipation, les États et les peuples de la péninsule ne le sont pas sur la façon de l’appliquer. Gomme les peuples de l’Autriche-Hongrie, plus encore peut-être, ils émettent, simultanément, sur les mêmes territoires, des prétentions inconciliables qu'ils appuient tantôt sur l’histoire, tantôt sur la langue ou sur la volonté supposée des populations. Une seule chose pourrait leur apporter la force et leur garantir une pleine indépendance, la fédération balkanique, et cette fédération, leur antagonisme en semble faire, pour longtemps, sinon une chimère irréalisable, du moins un rêve lointain. Ce n’est pas une raison pour que l’Europe abandonne au massacre les chrétiens de Macédoine, •comme naguère les Arméniens. Après un quart de siècle d’inertie imprévoyante, il est grand temps que les puissances remplissent enfin les engagements pris par elles, à Berlin, vis-à-vis des populations de la Turquie; — et si elles veulent faire quelque chose d’efficace et de durable, elles n’y