L’AUTRICHE-HONGRIE ET L’EUROPE 203 l’aUTIIICHE-HOSI Glllli PACIFIQUE Ainsi l’Autrichë-Hongrie ne risquerait pas de se trouver — après avoir laissé passer le moment diplomatique favorable — rivée à l’Allemagne par l’indifférence et peut-être l’hostilité d’une Europe qui, découragée par une diplomatie viennoise trop routinière, aurait fini par s’organiser sans plus s’inquiéter du Habsbourg. On ne pourrait pas accuser l’Autriche-Hongrie d’avoir failli au rôle de puissance conservatrice et modératrice auquel l’histoire la conviait (1). Elle aurait, avec l’aide des puissances cointéres-sées, limité les ambitions prussiennes et rendu vaines les menaces germaniques de Welireich. Quelle physionomie prendrait-elle dans sa nouvelle vie? Je n’ai pas voulu me le demander. Les faits nous le diront, si, au lieu d’entraver leur succession, on la facilite. Tout ce qu’on entrevoit, c’est que l’Autriche-Hongrie de demain est sans doute appelée à procurer plus de liberté à ses peuples, à accomplir une certaine mission balkanique, à s’ou-ynr des débouchés maritimes plus sûrs et plus (1) M. Albert Sorël, la Question tTOrient au dix-huitième siècle, p. 277.