ET DE VIEILLE SERBIE 281 L’État ottoman était décentralisé et féodal. « Le sultan gouvernait, mais il n’administrait guère en dehors de sa capitale. » De grands pachas, souvent héréditaires, des « chefs de province arrivaient, à la réquisition du Sultan, sur le théâtre des guerres avec leurs contingents dont, ils conservaient le droit de commandement. Quant aux impositions de toutes natures, le produit en était d’abord appliqué aux besoins locaux; l’excédent devait être envoyé au trésor impérial » . Or, ces groupements féodaux musulmans correspondaient tant bien que mal aux différentes nations sujettes. Ils leur fournissaient des sortes de cadres. Les grands pachas semi-indépendants mettaient, par le seul fait de leur existence, les raïas à l’abri d’une action directe de Constantinople. Ils jouaient ainsi — bien que le plus souvent oppresseurs — un certain rôle protecteur. Deux sociétés coexistaient donc — l’une soumise à l’autre — sur un même territoire. Il y avait encore assez d’air sous la masse musulmane pour qu’il fut possible d’y vivre. Quand a commencé 1ère des « réformes » , la situation des raïas a empiré jusqu’à devenir insupportable. L’évolution de la Turquie eut pour cause une réorganisation militaire. Pendant la seconde partie du dix-huitième siècle, le gouvernement de Constantinople s’aperçut que