LES NATIONS CHRÉTIENNES DES BALKANS 267 veuse et douce - étaient unis contre lui et prêts à se soulever ensemble. C’est là ce qui fait la gravité des troubles révolutionnaires de Croatie : — l’union qui commence à régner entre Croates, et entre Croates et Serbes. Lors de mon séjour en Croatie, en 1899, les partis d’opposition, taciturnes et désolés, paraissaient sans espoir. Les partis croates indépendants — je ne m’occupe, bien entendu, pas des magya-rons — étaient divisés : parti de l’indépendance, ou parti modéré, suivant la tradition de MgrStross-mayer; parti des droits, ou parti radical, dont une fraction suivait M. Folnégovitch, tandis que l’autre, avec le Dr Frank, gênait l’opposition par ses intransigeances, sa raideur et son hostilité pour les Serbes. — Aujourd’hui, tous les partis croates indépendants, fusionnés, marchent la main dans la main. Le ban Khuen Hédervary s’était attaché les Serbes. Les Croates les avaient irrités en formulant les revendications de la grande Croatie contraires à celles de la grande Serbie, et en leur signifiant sans cesse qu’ils n’étaient, dans le royaume, que des immigrés, des étrangers et des intrus. Le ban Khuen Hédervary, leur avait accordé des avantages particuliers : — droit de déployer leur drapeau national ; nom de religion serbo-orthodoxe ( 1 ) (1) D’où mécontentement des Croates orthodoxes, qui se trouvaient ainsi catalogués sous le nom de Serbes.