120 L’ÉVOLUTION POSSIBLE — comme des cantons suisses se divisent en demi-cantons. Dans l’un, la langue officielle serait l’allemand, dans un autre le tchèque. Les fonctionnaires ne seraient tenus de savoir les deux langues que dans le territoire mixte. Les Tchèques déclarent que le royaume de Bohême est indivisible. Ils exigent que tous les fonctionnaires y sachent les deux langues. Ils refusent de tenir compte de ce fait qu’un grand nombre d’entre eux savent l’allemand, tandis que la plupart des Allemands ignorent le tchèque. Si le système tchèque était appliqué, les Allemands ne seraient pas, comme on le dit trop souvent, exclus des fonctions publiques; mais ils seraient tenus d’apprendre le tchèque, langue difficile. D’autre part, les Tchèques ne déclarent pas indivisible le royaume de Bohême actuel — le quadrilatère — mais bien le royaume historique de Bohême, le royaume de Yenceslas, comprenant, avec le quadrilatère, la Moravie et la Silésie. Ils revendiquent donc la Silésie, où ils sont en minorité— 22 pour 100 d’après la statistique officielle. J’ai déjà signalé les inconvénients que comporte chacun des systèmes du fédéralisme national et du fédéralisme historique. Les critiques ci-dessus con- fesseur à l’Université tchèque de Prague. C’était pendant l’été de 1900. Nous nous promenions dans le jardin de Maleich par une belle matinée d’été. Jamais je n’ai vu Rieger plus jeune, plus passionné, plus beau qu’à ce moment où il défendait dans l'intimité la thèse tchèque la plus intransigeante.