L’AUTIîICIIE-HONGRIE ET L’EüliOPE 191 La diplomatie oscillante, toute de bascule et d’équilibre, de l’empire allemand (1) ne s’explique pas, en effet, seulement par cette tradition prussienne qui consiste à mêler la ruse à la force, ou par le caractère changeant et compliqué de Guillaume II. Elle s’efforce de satisfaire alternativement les besoins complexes d’un État jeune qui refuse de se spécialiser et prétend au développementcomplet. Il en est de même de la politique douanière de l’Allemagne, alternant entre la protection et le libre échange : l’agriculture, trop maltraitée depuis la signature des traités de commerce qui arrivent à expiration, vient de l’emporter pour un temps sur la « puissance maritime ». De même, les associations pangermanistes et les associations maritimes entretiennent des rapports cordiaux. Elles ont la conscience que leurs deux œuvres ne doivent pas être contradictoires. (1) L’empereur allemand flatte et menace alternativement l’Angleterre, l’Amérique et la France. 11 fait parfois mine de ne plus ménager la Russie. 11 affirme aux iVnglais que la flotte en construction n’est destinée qu’à tenir en échec les flottes de la double alliance et à appuyer l’armée de terre. A l’usage des Français, il fait écrire sur le phare allemand élevé au bord de la Seine pendant l’Exposition : Unsere Zukunft ist anf dem Wasser. — Il hésite entre le libre échange et la protection. — Voir : The Kaisers, par Spectator (National Rcviexv, mars 1903); Gcrman light on german policy, par Galclias (Fortnightly Review, octobre 1902); Our relations with Germany, article signé « Patriæ quis exul >» (Contem-porary Review, avril 1903); The policy of the german emperor par Vates (Fortnightly Review, avril 1903).