264 LES NATIONS C H 11 ÉTIENN ES DES BALKANS couper des ponts et des routes pour empêcher les villages patriotes de venir voter. On vit la troupe tirer sur des gens qui demandaient seulement à passer pour remplir leur devoir d’électeur (1). Encore est-il qu’une fois arrivé devant le bureau de vote, il fallait avoir un certain courage pour ne pas se laisser influencer. Le vote est oral. Des policiers bousculaient les indépendants, ou, tout au moins, prenaient le nom des « mauvaises têtes « : 011 les retrouvait tout à loisir. Quand, malgré tout, le candidat officiel était battu, le bureau — composé par le préfet et sùr de ne pas être désavoué -— s’arrogeait parfois le droit de le proclamer quand même. Le ban n’avait donc pas à craindre de voir ses adversaires reformer une majorité au parlement de Zagreb, ils n’y sont plus que quatorze sur plus de quatre-vingts députés. Ils font une opposition stérile et violente. Le comte Iiluen LIedervary savait se servir du droit de nommer à tous les emplois. Il avait fait voter une loi supprimant l’institution du jury, jadis organisée par M. Derenchin. Il avait peuplé la magistrature amovible du royaume de ses créatures. Il traita la Croatie comme une colonie d’ex- (1) Notamment, lors des avant-dernières élections générales, à Reschniatzi, il y eut neuf morts et cinquante-trois blessés. Un procès criminel fut intenté il ces derniers, qui furent condamnés.