40 LA THÉORIE DE LA DISLOCATION Les Serbes du banat n’ont pas oublié les vieilles promesses d’autonomie qu’ils disent leur avoir été faites comme condition de leur établissement dans la Hongrie méridionale (1). Les Roumains eux-mêmes semblent prêts à réclamer les vieux droits de la Transylvanie, dont ils prétendent se faire les jeunes champions. On ajoute que l’Autriche-Hongrie, comme elle n’est composée que de fragments de vallées, n’est composée que de fragments de nations. Sauf les Magyars et les Tchèques, toutes les nations qui la peuplent ne sont que des branches dont le tronc est de l’autre côté des frontières : en Allemagne; en Italie; dans la Pologne, toujours vivante malgré les partages; dans le futur Etat jougo-slave, dont on nous prédit la formation (2). Ce n’est pas, nous affirme-t-on, la dynastie habsbourgeoise qui peut retarder la ruine de l’Au- (t) Serbe» et Magyars discutent sur la valeur et la portée des privilèges cpii furent, à la tin du dix-septième siècle, accordés aux immigrés serbes parle Habsbourg. La noblesse hongroise, ne cessa de défendre le principe de l'unité du royaume de Hongrie et de soutenir que des privilèges concédés sur le territoire hongrois sans le concours de la diète étaient nuls et de nul effet. En fait, les privilèges des Serbes ont été abolis; les confins militaires n’existent plus ; rien ne distingue plus le sud de la Hongrie des autres parties du royaume. (2) Voir deuxième partie, passim.