LES NATIONS CHRÉTIENNES DES BALKANS 273 une entente temporaire à prévoir sur la côte adria-tique entre les Serbes et les Italiens, rivaux des Croates, auront bientôt découvert le fossé séculaire, masqué et non comblé. Et, si ces différends tardaient trop à se produire naturellement, le Magyar, politique peu timoré et toujours en éveil, se souviendrait sans doute, qu’il sait régner en divisant. Entre les Serbes et les Bulgares je n’ai pu noter que les premiers symptômes d’un rapprochement incertain. Au mois d’août, des froissements entre Sofia et Belgrade étaient révélés par les dépèches où le prince Ferdinand faisait déclarer que le bruit fâcheux de son abdication était parti de l’entourage du roi Pierre. « Gomme nous accepterions avec confiance la lutte contre les Turcs, — disait, il y a peu de temps vin officier bulgare, — si nous ne craignions pas que les Serbes ne nous tirent dans le dos! » Je n’ai pas le texte de l’ordre du jour voté par le dernier meeting de Belgrade. Mais, autant que je puis en juger par une analyse sommaire, il ne me paraît pas très politique : on y parle de résoudre la question macédonienne par une intervention serbo-bulgare. Est-ce bien là — sans parler de ce qu’en penseraient les grandes puissances — le moyen d’éviter les difficultés entre la Serbie et la Bulgarie? N’v a-t-il pas lieu de se demander si les 18