168 LA THÉORIE DU PARTAGE jardin en jardin de Bagdad à Bassora » . On aura créé un gigantesque champ à blé et à coton : les Russes entrevoient de formidables crises agricoles. Enfin, la politique de chemin de fer russe est gênée par la politique de chemin de fer allemande. — La construction d’un chemin de fer russe allant de Tiflis ou du Transcaspien vers Bou-chéir, Bender Abbas ou Tchabar sur le golfe Per-sique — chemin de fer surtout stratégique et politique, moyen de déboucher sur l’Océan libre du Sud — n’est pas facilitée par l’hostilité allemande dans le golfe Persique. Plus d’un voyageur, qui serait allé en Chine ou en serait revenu par le transsibérien, prendra — la voie allemande de Bagdad une fois achevée — par le golfe Persique. Enfin, la Russie est décidée à construire un embranchement du Transsibérien qui a l’Inde pour objectif : le chemin de fer de Bagdad est son concurrent direct. On lit dans le Messager des finances russes, journal inspiré par M. Witté : « Le grand Transsibérien nous a coûté beaucoup de peine et d’argent. On est en train de tracer, par Orenbourg, Taschkend et Iiouschk, la voie la plus directe vers la frontière de l’Inde. Est-il possible, maintenant que la ligne traversant l’Asie dans toute sa longueur est terminée et la construction de l’autre voie ferrée proche de sa réalisation, que le gouvernement russe, sans tenir compte des conditions