ET DE VIEILLE SERBIE 301 terribles francs-tireurs de la guerre civile orientale. La Sublime Porte ne procédait-elle pas discrètement à une sorte de mobilisation et d’entraînement de ses meilleurs assommeurs? Des comités musulmans, officiellement encouragés, étaient constitués (l). Depuis le printemps de 1902, toute la population musulmane était armée (2). De fréquents conciliabules avaient lieu dans les mosquées. Les têtes se montaient. On marcher directement sur Ekehi-Sou, Rifaat bey s’attardait dans les villages voisins à lever deux cents bachi-bouzouks. Les conspirateurs avertis eurent le temps de fuir, mais les habitants du village payèrent pour eux : ils furent battus et cruellement maltraités. Les bachi-bouzouks se sont cru, après cet enrôlement, autorisés à continuer, même hors de la présence des autorités, à poursuivre les agitateurs bulgares. La police turque accepte du reste leurs services; à la suite de perquisitions opérées par eux dans les villages d’Egri, Boukri, Barechani, Jabeni et Zajetz, trente et un Bulgares ont été incarcérés. Avant l’arrivée des zaptiés et des autorités turques, les habitants de Jabeni et de Barechani avaient été maltraités, liés d’abord, puis bâtonnés par les bachi-bouzouks. Une plainte adressée au val y de Monastir par les habitants de Barechani a été repoussée ; quelques bachi-bouzouks du village turc d’Ostritza sont toujours installés à Barechani et, sous l’œil des zaptiés, continuent leurs perquisitions. (1) « Les Turcs de Besna, à cinq heures au nord de Monastir, organisent un comité antibulgare ; près de Besna, sur les bords du lac de Presba, des bandes turques perquisitionnent. » M. Max Gnou-blier, lettre déjà citée du 4 mars 1902. (2) « Bien que les armes n’aient jamais manqué aux musulmans, je crois savoir qu’ils en font actuellement à Salonique d’importantes acquisitions. » Lettre de ¡VI. Steeg, consul de France à Salonique, à M. Delcassé, 3 décembre 1902. Livre Jaune de 1902, p. 44.