252 LES NATIONS CHRÉTIENNES DES BALKANS agir isolément dans les Balkans. Si la Bulgarie entrait en campagne, la Bussie agirait d’entente avec l’Autriche. La Bulgarie n’y gagnerait pas. L’ère des difficultés pratiques et des désillusions était commencée. Une crainte naquit et alla grandissant : le gouvernement russe, en cas de conflit, n’agirait-il pas pour son compte et, d’accord avec l’Autriche, n’entrerait-il pas dans la voie des annexions? M. Danef fut conséquent avec lui-même. On peut résumer de la façon suivante le raisonnement qu’il tenait: «Ce ne sontni les Macédoniens, ni les Bulgares de la principauté, ni les Serbes du royaume qui résoudront la question macédonienne. Ce sont les grandes puissances : elles décideront sans tenir compte des protestations des intéressés. L’important est donc de se développer, de devenir prospères et forts, et de gagner ainsi la confiance des grandes puissances. Alors, mais alors seulement, au jour du partage, la Bulgarie aura la part à laquelle elle a droit. Peu importent les progrès de l’exarchat. L’Etat bulgare arrivera toujours à assimiler les populations qui lui seront confiées. L’exarchat, au contraire a été établi à Nich et dans la Dobroudja. Or, Nich est serbe et la Dobroudja est roumaine. En tout cas, nous ne voulons plus entendre parler de l’agitation en Macédoine. Elle nous fait un tort considérable. Elle nous discrédite auprès des puissances. »