216 LA PÉNINSULE DES BALKANS qu’ils repassèrent le Danube avec les légions, tandis que les autres « colons de Trajan » se réfugiaient en Transylvanie. Ils se sont élablis dans la chaîne du Pinde et dans quelques autres massifs montagneux. La plupart vivent de leurs troupeaux et ont gardé les habitudes des peuples pasteurs : ils émigrent périodiquement de la montagne à la plaine et de la plaine à la montagne. Ce sont des hommes fiers, respectés, toujours armés. L’empire d’Orient, « création artificielle — dit M. A. Rambaud — gouvernant vingt nationalités différentes », se maintint moins par ses traditions romaines que par l’hellénisme et l’Église du patriarche. Les Byzantins s’efforcèrent de faire de la religion orthodoxe une religion nationale, une religion grecque : comme la conversion à l’islam dans l’empire ottoman actuel, « le baptême conférait droit de cité » . Constantinople hellénisée prétendit dominer toute la péninsule. Dans la période trouble des grandes migrations barbares, la péninsule située la première, bien qu’un peu à gauche, sur la grande route des peuplades en marche, ne fut pas épargnée. La plupart des invasions y tourbillonnèrent, jetant sur leur passage la ruine et l’épouvante, puis se dissipèrent comme une tourmente. Des Slaves, puis les Bulgares se fixèrent définitivement.