86 LE DANGER ALLEMAND ralement. — Ce sont là des gages inappréciables donnés à la patrie allemande. Toutefois, si la politique de « parité » entre protestants et catholiques allemands est une politique qui peut durer, Guillaume II ne pourrait pas aller trop loin dans la voie des concessions et des avances aux catholiques. Il est un point limite qu’il serait dangereux, même pour lui, de dépasser. Il a indiqué par l’intermédiaire de son chancelier qu’il s’en rendait parfaitement compte, quand, à la fin de cet hiver, Mgr Korum, évêque de Trêves, mit en cause l’organisme scolaire prussien. Il se l’est vu rappeler en mai, après les démonstrations de Rome et de Metz : un long et lourd éclat de rire monta de toutes les régions protestantes de l’empire quand la fantaisie prit à un journal de Berlin d’annoncer que l’empereur allait faire élever une statue de Gharles-Quint dans le Dôme, à côté des statues de Luther et de Mélanchthon. Guillaume II, dit-on, se contenta d’annoter le journal : « Outre la statue de Charles-Quint, on érigera aussi celles de Dioclétien, de Néron, de Torque-mada, du duc d’Albe. Il a été également question de Lucifer; maison ne sait pas encore si son image décorera la chaire ou la tribune royale. » L’avertissement n’en était pas moins donné au téméraire empereur. Le jour où il serait question d’annexer — sans écessité absolue — le gros de l’Autriche à l’em-