PRÉFACE XI lance à l’étude de ce captivant problème. La voie leur avait été ouverte par des écrivains d’autant de compétence que de talent, par M. Louis Léger, M. Ernest Denis, M. Charles Benoist, M. Auerbach pour citer ceux qui font le plus d honneur à la France. Nous possédons ainsi sur l’empire du Habsbourg tout un cycle de travaux excellents. Mais, comme en font foi eux-mêmes ces beaux ouvrages, la question, ou mieux les questions d’Autriche sont d’une telle complexité que tous les livres écrits sur elles ne les ont pas encore épuisées. L’originalité et l’un des mérites de M. René Henry, ce qui seul lui vaudrait l’attention de tous les esprits éclairés, c’est que, au lieu d’étudier l’Autriche-Hongrie isolément, il l’a envisagée dans ses rapports avec l’expansion germanique d’un côté, avec les peuples du Balkan de l’autre. C’est là en effet, comme il nous le fait voir, la meilleure façon de poser la question, car ce sont là des problèmes connexes qui se tiennent dans une dépendance mutuelle. Ce n’est pas seulement que l’Autriche-Hongrie et la péninsule balkanique nous offrent, presque également, une marqueterie de nationalités dans laquelle prédominent des Slaves divers; c’est que, sous des formes différentes, la poussée germanique