ET SON HISTOIRE 223 taient contre les soldats du Croissant, le fossé de séparation entre la chrétienté et l’islam se creusa, profond, infranchissable, entre le pays croate en armes et le pays serbe occupé par les Turcs. Bien plus, les Croates étaient devenus, par leurs rapports intimes avec Borne et par l’union de leur royaume au royaume de Hongrie (I 102), I’avant-garde du catholicisme et de l’Oceident. Les Serbes et les Bulgares, englobés malgré eux dans l’État ottoman, se rattachèrent de leur plein gré à l’Orient par l’Église orthodoxe. Jusqu’au dix-neuvième siècle, lesTurcs, maîtres de la péninsule, interrompirent la lutte pour la couronne des Balkans, commencée depuis des siècles entre Slaves et Grecs et entre nations slaves. Mais les germes de division et de haines n’étaient pas détruits. Ils demeuraient inertes, mais vivants, cachés dans les traditions historiques et, les légendes, dans lès religions, dans le sang et les nerfs même des races. Au premier souffle de renaissance nationale et de liberté, ces germes funestes devaient éclore, en même temps que l’héroïsme des réveilleurs de patrie. De ce qui précède, il est donc nécessaire de retenir les idées suivantes : douks et les bandes qui luttent actuellement en Macédoine. C’est toujours le mèine procédé de résistance et de lutte des races vaincues : elles se défendent dans les montagnes protectrices.