ET DE VIEILLE SERBIE 347 Du côté russe, c’est l’abandon. Du côté austro-hongrois, c’est la menace d’annexion. » En même temps, en France, on commence à dire : # La Russie s’entend, au sujet des Balkans, avec l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie. La France ne joue plus ainsi qu’un rôle effacé. Il faut nous liguer avec les deux autres puissances méditerranéennes — Angleterre et Italie — et former contre la Triple Alliance de l’Europe centrale et orientale une Triple Alliance de l’Europe occidentale. Alors, mais alors seulement, nous pourrons jouer un rôle brillant et de premier plan, et sauver les Macédoniens. » Il est douteux que les Macédoniens puissent gagner à cette vaste et aventureuse combinaison. La Triple Alliance du Nord ne reculerait vraisemblablement pas devant la Triple Alliance des puissances méditerranéennes. En effet, la Triple Alliance du Nord ne serait pas seulement très forte. Elle serait composée des trois puissances les plus directement intéressées aux affaires balkaniques, et, par conséquent, les plus intransigeantes et les plus tenaces. Or, la Russie, une fois abandonnée et combattue par nous, se trouverait seule en face de l’Allemagne et de l’Autriche-Hongrie. La Russie ne veut pas faire la guerre. Elle se défie des pièges que l’Allemagne lui tend et qu elle lui tendait, il y a quelques semaines encore, de concert avec l’Angleterre.