LES NATIONS CHRÉTIENNES DES BALKANS 261 leur dessein, à mesure qu’en Vieille Serbie les massacres des Serbes par les Albanais — ces Kurdes d’Europe — se font plus fréquents. Un meeting de huit mille personnes a adopté le 30 août un ordre du jour nettement favorable à la politique d’action. On peut entrevoir qu’une détente entre la Serbie et la Bulgarie résultera peut-être des changements qui sont en voie de s’accomplir dans la politique macédonienne de la Serbie. Amener un rapprochement entre les deux États fut — et est sans doute encore — un des projets favoris de M. Danef. Il attache une grande importance à la solidarité économique qu’il dit exister entre les deux pays. Si la Serbie est enclavée, la Bulgarie n’est pas à l’aise. Toutes deux pourraient s’entendre pour se donner un peu d’air et d’espace au moyen d’habiles conventions douanières (1). En tout cas, les deux États serbes vont être plus unis qu’au temps desObrénovitch. Le prince Nicolas a été compris et approuvé par tous les Serbes, (1) Le chemin de fer projeté de l’embouchure de la Boïana sur l’Adriatique à Odessa sur la mer Noire, par le Monténégro, la Vieille Serbie, le royaume de Serbie et la Roumanie, intéresse vivement la Bulgarie. Elle est d’avance rattachée à ce chemin de fer par la grande voie de Constantinople à Belgrade par Nich. Ce serait pour la Bulgarie un moyen original et assez pratique de s’ouvrir un débouché sur une autre mer que la mer Noire.