178 LA T H ÉCHUE DU PARTAGE difficile; mais, quand ce serait un rêve, ce devrait être le rêve de la diplomatie française (1). » La première condition est de continuer à ne pas intervenir officiellement ni officieusement dans les affaires intérieures de 1’Autriche-Hongrie. Le jour où le Habsbourg sera las de ceux qui suivent à son égard la politique contraire, nous recueillerons le bénéfice de notre correction. 11 faut faire comprendre à Vienne et à Budapest que, sans nous exagérer l’importance des plans pangermanistes, nous en connaissons l’existence; laisser entendre que nous ne pourrions pas assister en spectateurs à leur exécution; faire montre de l’esprit de suite nécessaire pour inspirer confiance. Il faut parler comme M. Bibot, qui s’exprimait le 11 mars à la tribune de la Chambre, avec toute la fermeté et toute la clarté permises à un ancien ministre des affaires étrangères, leader d’opposition : Quant à l’Autriche, nos rapports avec elle ont toujours été bons; ils ont été pleins, non seulement de courtoisie, mais de quelque chose de plus, parce que l’Autriche sait bien que, de toutes les puissances européennes, la France est la dernière qui pourrait souhaiter que l’empire d’Autriche, garantie nécessaire de l’équilibre européen, se brisât et disparût pour l’avenir de l’Europe. Les capitaux français pourraient jouer en Au-triche-Hongrie le rôle qu’ils jouent en Russie. Ce rôle a été critiqué injustement, puisque les (1) La France, la Russie et l'Europe, p. 84.