L’A U TU IC HE-HONGRIE ET L’EUROPE 201 finissantes : il est vrai que l’année dernière, le gouvernement anglais a tenté — vainement d’ailleurs — de soulever la question des détroits à propos du passage dans les Dardanelles de torpilleurs russes désarmés. Mais on trouve de plus en plus souvent dans les périodiques anglais des déclarations comme celle-ci : Les intérêts allemands dans les Balkans et en Asie Mineure ne valent pas les os d’un grenadier anglais (1). En résumé, la Grande-Bretagne serait bien avisée de regarder la question d’Orient avec indifférence et la diplomatie anglaise devrait déclarer ce que la diplomatie allemande a si souvent proclamé : la question de Constantinople n’est pas d’un intérêt immédiat pour la Grande-Bretagne (2). C’est ainsi que le Messager des finances, organe de M. VVitté, s’exprime de la façon suivante à propos d’un trajet de chemin de fer entre les possessions russes et l’Inde : On affirme qu’une pareille ligne nous placerait face à face avec l’Angleterre, ce qui pourrait être la cause de grands dangers et de complications. Mais cette objection, plus surannée que justifiée, est plutôt basée sur une méfiance traditionnelle réciproque avec l’Angleterre que sur la réalité exempte de préjugés. La Bussie et l’Angleterre ne sont, quant à présent, pas des concurrentes l’une à l’êgarçd de l’autre sur le marché universel; il n’existe (1) Fortnightly Review, juillet 1901. (2) Contemporary Review, janvier 1903, conclusion de l’article Struggle between Slav and Teuton.