LES NATIONS CHRÉTIENNES DES BALKANS 271 Les Slaves de Turquie eux-mêmes sont répartis entre plusieurs vilayets, et dépendent, par conséquent, de plusieurs gouverneurs : Salonique, Monastir, et Kossovo avec Uskub pour capitale. Ils n’ont pas même la consolation que leur procurerait une certaine vie commune dans une même unité administrative. Les Jougo-Slaves devraient, avant de s’unir, accomplir une tâche herculéenne. — Sans parler de l’italien, qui les menace sur la côte adriatique, et du Grec, qui n’a pas renoncé à la Macédoine — l’Austro-Hongrois, au nord, et le Turc, au sud, les tiennent. Ils ne sont leurs maîtres que dans la zone médiane des territoires qu’ils occupent. Ils n’ont, d’ailleurs, pas encore le sens des nécessités politiques. — En 1896, alors que les Grecs et les Turcs étaient aux prises, s’être laissé imposer la paix pour de modiques avantages, et aussitôt après se préparer à la lutte (1); courir aux armes alors que l’Europe est particulièrement inattentive et résolue à s’assurer la paix à tout prix; ne pas surprendre la Turquie, toujours lente à mettre sur pied et à concentrer ses corps d’armée, et devenir agressifs quand la puissante armée de 1 Islam est mobilisée et campée aux frontières bulgares et serbes ; surtout, s’en prendre au Habsbourg (1) 11 est vrai que les organisations qui ont organisé la révolution actuelle n’existaient qu’à l’état embryonnaire au temps de î* guerre grecque*