ET SON HISTOIRE 211 Uskuh et Salonique, par les vallées de laMorava et du Yardar. Il est enfin possible de passer, du plateau bosniaque, en Macédoine, à travers la vieille Serbie et le Char Dagh. — Il n’en reste pas moins établi que la péninsule est comme divisée par des cloisons étanches. Elle est faite pour des États indépendants les uns des autres, comme l’ancienne Grèce, ou pour les fragments distincts d’un même Etat, comme les vingt-deux cantons suisses — dont la Confédération n’est venue que tardivement restreindre la souveraineté. L’avenir nous apprendra si les nations balkaniques doivent avoir le bonheur de former un jour un État fédéral, ou même une simple fédération d’États, et si elles seront alors dignes et capables de rester groupées. Dans le présent, la configuration du pays explique comment, en Macédoine — c’est-à-dire, dans les montagnes de Monastir, dans les vallées du Vardar et de la Strouma et dans le massif du Rho-dope et de la montagne de Périm — des bandes de partisans résolus peuvent tenir tète à l’armée ottomane mobilisée. Dans le passé, aux temps de danger, ce chaos montagneux, a offert — comme de l’autre côté de la mer Noire, le Caucase — d’inexpugnables réduits aux peuples indigènes. Au contraire, pendant les époques plus calmes, les nations purent