100 LE DANGEll ALLEMAND urbaine (1). On l’a bien vu lors des dernières discussions douanières. D’autre part, les industriels, les commerçants et les financiers qui continuent à poursuivre l’idéal anglais ne se sont-ils pas montrés jusqu’ici par trop téméraires? Au lendemain des victoires de 1870, ils ont cru que rien ne leur était impossible. Ils ont eu une confiance illimitée dans leurs immenses qualités. Ils sont travailleurs. Ils sont patients et modestes. Ils ont peu de besoins ; ils sont peu exigeants. Ils ont l’esprit souple et un sens psychologique très développé ; ils savent se plier aux goûts divers de leur clientèle. Ils ont le culte de la science ; ils ont l’art d’en tirer parti. Ils ont l’instinct de l’association, cette force de plus en plus indispensable dans le monde moderne, où l’avenir est aux masses organisées. Ils n’ont pas tenu compte de ce qu’ils apparte-naientàun pays économiquement jeune, sans capitaux accumulés. Ils ont voulu aller trop vite et faire grand brusquement. Leur manie de construire des usines, des (i) Voir : Agrar und Industriestaat du professeur Adolf Wagner, et i Allemagne et le marché du monde, par le professeur Wolf (introduction et traduction de M. Joseph Frangome; Giard et Jirière). — On sait, toutefois, que les agrariens, c’est-à-dire les plus intransigeants des protectionnistes ruraux, ont été battus au dernier Rcichstag, puis ont essuyé un échec aux élections générales de cet été.